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Ángel y Demonio

Le Roi Philippe

Belgique Te Deum:  "C'est une journée historique !"

Prestation de serment à midi

Parmi les invités au Parlement devant les chambres réunies, signalons entre autres la présence du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, des présents de parti, ainsi que des membres du gouvernement fédéral et des entités fédérées.

A l'arrivée du prince Philippe, Michel Van Damme, le huissier de la présidence du Sénat criera : « De Konning, Le Roi, Der König ». André Flahaut invitera ensuite Philippe – vêtu d'un uniforme bleu de la Force aérienne, selon Het Laatste Nieuws - à prêter serment. Pour ce faire, le futur souverain se dirigera vers le Trône derrière lequel se trouve un fond de scène « plus sobre que la tapisserie visible derrière Albert II ».

Le prince Philippe devra alors réciter dans les trois langues la formule se trouvant dans l'Article 91 de la Constitution : « Je jure d'observer la Constitution et les lois du peuple belge, de maintenir l'indépendance nationale et l'intégrité du territoire ». 

Il commencera probablement en néerlandais étant donné que la majorité de la population belge est flamande. Fait intéressant, il prêtera également serment en allemand, comme son père avant lui.

« Avant Albert Ier, les prestations de serment se faisaient uniquement en français. Dans le cas d'Albert Ier, Léopold III et Baudouin, en néerlandais et en français. Mais l'allemand étant devenu l'une de nos trois langues nationales, Albert II a prêté serment dans les trois langues », indique Vincent Dujardin.

Le roi Philippe prononcera ensuite le « discours du Trône ». Il s'agit d'une brève allocution écrite de sa main et soumise à l'aval du Premier ministre, Elio Di Rupo. Il fera plus que probablement référence aux 20 ans de règne de son père et prendra la parole en français, en néerlandais et en allemand.

 

Une abdication pleine d'émotions

 

 

Après 20 ans de règne, le roi Albert II, sixième roi des Belges, a signé l'acte officiel de son abdication, dimanche à 10h45, jour de la Fête nationale. La cérémonie s'est déroulée dans la majestueuse salle du trône du palais royal de Bruxelles, en présence de membres de la famille royale, dont le futur roi Philippe et la future reine Mathilde, de nombreux responsables politiques ou encore de représentants religieux ou du pouvoir judiciaire. 

Avant cette signature historique, à laquelle ont assisté quelque 200 invités, le Souverain a rendu un hommage particulier au Premier ministre, aux membres du gouvernement et aux huit partis qui ont participé à la réforme de l'Etat. 

 

 

Il a également remercié chaleureusement la reine Paola, très émue, à laquelle il a adressé un "gros kiss", avant de s'adresser à son fils, le prince Philippe, soulignant que le futur roi a "toutes les qualités de coeur et d'intelligence" pour très bien servir la Belgique. "Toi-même et ta chère épouse Mathilde, avez toute notre confiance. Ta mère et moi formons le voeu ardent de plein succès dans cette tâche à laquelle tu es bien préparé", a déclaré le roi Albert II.

 

 

Le souverain, lui aussi très ému, a conclu son discours en formulant ses "dernières recommandations" aux autorités rassemblées en la salle du trône. "Travaillez sans relâche à la cohésion de la Belgique. Vous serez ainsi davantage encore des artisans de paix, vous défendrez au mieux le bien-être de tous, et notre pays restera une inspiration pour l'Europe qui cherche l'unité dans la diversité", a-t-il déclaré.

Le Premier ministre, Elio Di Rupo, a ensuite pris la parole pour remercier le souverain sortant, "un grand chef de l'Etat". "C'est la tête haute et le devoir parfaitement accompli que vous tournez aujourd'hui une page importante de l'Histoire de notre pays", a déclaré le Premier ministre, avant de remercier la reine Paola pour sa "bienveillance et son soutien".

M. Di Rupo s'est aussi adressé au futur roi Philippe ainsi qu'à la future reine Mathilde, auxquels il a offert "le plein soutien du gouvernement".

La ministre de la Justice, Annemie Turtelboom, a ensuite lu l'acte d'abdication, dans les trois langues nationales.

 

 

Le roi Albert a finalement signé l'acte officiel de son abdication à 10h45, qui a également été signé par plusieurs témoins, parmi lesquels les présidents de la Chambre et du Sénat, le Premier ministre et des responsables du pouvoir judiciaire.

La cérémonie, chargé d'émotions, a été l'occasion d'une accolade entre le roi Albert et le futur roi Philippe, entre un père et son fils, et s'est clôturée sur les notes de la Brabançonne.

Il s'agit de la première abdication d'un chef de l'Etat belge depuis celle de Léopold III en 1951, mais celle-ci était alors survenue dans le contexte tumultueux de la "question royale".

Le prince Philippe succédera à son père et deviendra le septième roi des Belges en prêtant serment, vers midi, devant les Chambres réunies.

Albert II avait annoncé le 3 juillet dernier son intention d'abdiquer en faveur du prince Philippe, le 21 juillet. Albert II avait succédé à son frère Baudouin le 9 août 1993.

 

 


Te Deum: "C'est une journée historique"

 

La cérémonie religieuse du Te Deum a commencé dimanche à 09h00 en la cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule, à Bruxelles, en présence de très nombreuses personnalités, qui avaient commencé à s'installer plus de trois quarts d'heure auparavant. Le Te Deum a été célébré par l'archevêque André-Joseph Léonard. Cette cérémonie, destinée à remercier Dieu (Te Deum Laudamus), lance traditionnellement les festivités de la Fête nationale en Belgique. Contrairement aux autres années, toute la famille royale est rassemblée à Bruxelles, en cette journée particulière, puisqu'elle sera marquée par l'abdication du roi Albert II et la prestation de serment de son fils Philippe.

 

 

Parmi les invités arrivés à la cathédrale, on notait les responsables politiques des différents niveaux de pouvoir en Belgique, des ambassadeurs -et notamment l'ambassadeur américain sortant Howard Gutman-, la commissaire générale de la police Catherine de Bolle, les magistrats de la Cour constitutionnelle, de la Cour de cassation et du tribunal de première instance de Bruxelles, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et la vice-présidente du Parlement européen Isabelle Durant.

La reine Paola et la future reine Mathilde portent des tenues signées Natan, Paola ayant opté pour du vert, Mathilde pour une robe ivoire.

Accueillis par l'archevêque, les membres de la famille royale ont pris place au premier rang de la cathédrale, après avoir été accompagnés par les applaudissements de l'assemblée.

L'archevêque a remercié le souverain sortant pour son règne et a souhaité bonne chance à son successeur, suscitant à chaque fois les applaudissements nourris de l'assemblée.

Les intentions, prononcées dans les trois langues nationales et en anglais, ont été l'occasion de prier pour la famille royale, les hommes politiques, les habitants de pays en guerre et pour la paix.

Après la bénédiction pontificale, la cérémonie s'est terminée vers 09h30 avec l'Hymne à la joie européen et la Brabançonne.

 

 

Malgré la chaleur, des centaines de Belges

Des centaines de Belges ont fait le déplacement pour assister au Te Deum. Malgré la chaleur, certains sont accoudés aux grilles pour attendre la sortie de la famille royale. Dirk, jeune homme d'origine flamande, s'est déplacé pour la première fois cette année. "Avoir un nouveau Roi, ce n'est pas rien. C'est un événement historique et je tenais à en faire partie."

Une chose est certaine: la Belgique est bien représentée. Des drapeaux belges sont accrochés à chaque lampadaire des rues longeant la Cathédrale. Et beaucoup sont venus avec leur propre drapeau qu'ils brandissent fièrement. C'est le cas de Georges qui porte un fin drapeau tricolore sur les épaules. "Je viens chaque année à Bruxelles pour le 21 juillet. Je tenais à assister au Te Deum. En Belgique, nous avons un bon Roi, un bon gouvernement, il faut les soutenir." D'origine congolaise, Georges se définit avant tout comme "Belge". "Mon épouse est flamande, mais je vis dans le Brabant wallon. Je suis ne suis pas Flamand, je ne suis pas Wallon, je suis Belge."

 

 

Parmi la foule, des hommes sont vêtus d'un pantalon rouge, d'une ceinture noire et d'un t-shirt jaune. Des enfants arborent des drapeaux peints sur leurs bras. Des ballons aux couleurs de la Belgique et pancartes avec le slogan "Merci Sire" sont également de la partie. Malgré tout, l'ambiance est relativement calme. Seuls quelques "Vive le Roi" se font entendre lorsque les journalistes en font la demande.

 

Par contre, dès la sortie de la famille royale, la foule s'embrase et les drapeaux s'agitent. La brabançonne est même scandée par les plus motivés. Depuis le parc, à l'ombre, des jeunes enfants s'époumonnent : "Vive le Roi Philippe". Les scouts représentés en nombre abusent même de leur sifflet Lorsque les voitures démarrent, la foule se met à courir pour pouvoir suivre le plus loin possible le déplacement de la famille royale, sous la mélodie offerte par les cloches de la Cathédrale.

 

 

13h Philippe et Mathilde, entourés de l’ancien couple royal et de toute leur famille, salueront la foule depuis le balcon du Palais royal.

14h10 Le nouveau Souverain rendra hommage au Soldat Inconnu, devant la Colonne du Congrès, rue royale à Bruxelles (à quelques dizaines de mètres du Parlement).

16h05 Le Roi passera en revue les troupes du défilé (le long de l’av. d’Auderghem à Etterbeek).

17h Traditionnel défilé civil et militaire. Les soldats seront les premiers passer devant la tribune officielle qui sera, une fois n’est pas coutume, montée de l’autre côté de la place des Palais. Il fallait en effet laisser la vue dégagée pour que les Souverains puissent saluer la foule depuis le balcon du Palais… Le défilé durera une heure environ.

17h Au même moment, un moules-frites géant sera proposé aux amateurs du côté de la place du Jeu de Balle pour une activité baptisée le Resto national. La musique sera de la partie.

19h Second bain de foule pour Philippe et Mathilde. Ils déambuleront pendant une heure dans les allées du Parc royal.

22h Quelque 50.000 projectiles seront tirés pour clôturer cette journée historique. Le spectacle durera 25 minutes. Émotions garanties…

 

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